Dyslexie - dysorthographie
Pour ce cours d’introduction, nous avions le choix entre deux travaux.
J’ai choisi de lire « Le parcours du combattant d’un dyslexique » écrit par le médecin Lucie Passelaigue. Il s’agit d’un support de vulgarisation.
Dans ce travail, je vais vous expliciter ce que j’ai pu apprendre au cours de ma lecture et les liens que j’ai pu faire avec le cours d’introduction à la dyslexie et à la dysorthographie de Madame Genard.
Tout d’abord, je pense qu’il est intéressant de rappeler la définition donnée par Madame Genard lors des cours :
« Un enfant ou un ado est dit « dyslexique » lorsqu’il éprouve des difficultés spécifiques et persistantes lors de l’apprentissage de la lecture (décodage) et, dans la plupart des cas, de l’orthographe (codage), qui ne peuvent s’expliquer
- ni par une origine sociale défavorisée,
- ni par des troubles psychologiques,
- ni par une déficience intellectuelle,
- ni par des déficits de la vision ou de l’audition.
Ces difficultés de lecture contrastent souvent avec des apprentissages scolaires normaux dans les autres domaines ». ( Genard, 2019).
Suite à ma lecture, je peux rajouter qu’il s’agit également d’un« dysfonctionnement cérébral, le plus souvent d’origine génétique pouvant être accompagnée de difficultés de mémorisation, d’attention, de latéralisation, d’orientation et d’organisation dans le temps et l’espace » ( Passelaigue, 2016).
En effet, l’enfant dont l’auteure parle dans ce livre, a des difficultés d’orientations temporelles et au niveau de sa mémoire de travail phonologique.
Je rajouterai enfin que les troubles des apprentissages sont des handicaps qui ne se voient pas, ils sont invisibles.
Quand je relis ces définitions, je me rends compte qu’en tant qu’institutrice maternelle et primaire, je n’avais jamais été confrontée à une définition de la dyslexie. Parallèlement à ma lecture, je peux en effet constater que trop peu d’enseignants sont formés aux troubles d’apprentissages, et ce même en 2020.
Pour donner un exemple aux enseignants que je vais rencontrer lors de mon stage, je pourrai leur dire que si on ne met pas des aménagements en place pour les enfants ayant des troubles d’apprentissages, cela reviendrait à refuser à une personne myope de porter des lunettes. Ce qui n’est évidemment pas envisageable.
Dorénavant, je sais également que la dyslexie n’est pas liée à un problème de méthode d’apprentissage de la lecture. Pour les personnes dyslexiques, la méthode qui facilite l’apprentissage de la lecture commencerait par un point de départ syllabique.
Par exemple, la méthode Borel-Maisonny associant les gestes et les sons serait utile pour les enfants ayant des troubles d’apprentissages.
J’ai aussi appris que les enfants dyslexiques peuvent aimer lire et qu’il est important de les initier le plus possible. Il est donc nécessaire de choisir des livres qui seront en lien avec leurs intérêts. En effet, cela leur permettra de garder le goût des livres contrairement à la lecture.
Je sais dorénavant quel message je pourrais faire parvenir aux personnes qui ne connaîtraient pas la dyslexie :
« Ce n’est pas parce qu’on est dyslexique, qu’on n’aime pas lire ». Le témoignage de ce livre me l’a bien démontré.
Il serait intéressant de proposer des stages aux enfants ayant des troubles afin qu’ils se rencontrent et se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls. En effet, certaines personnes peuvent se sentir isolées, hors du monde et penser qu’ils sont les seuls à avoir ce trouble.
Ensuite, grâce au livre, j’ai pu comprendre l’intensité de la souffrance qu’un enfant ayant des troubles peut ressentir. Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, ces enfants « extraordinaires » ne sont pas idiots. Ils vont rapidement se rendre compte qu’ils ont des difficultés et de ce fait, perdre leur confiance en eux.
Certaines personnes ayant ce trouble doivent parfois être suivie psychologiquement due à une perte au niveau de l’estime de soi, une dévalorisation qui peut conduire à de l’anxiété ou à une dépression. De plus, durant la scolarité, les personnes peuvent faire face à du harcèlement. Celui-ci engendrerait également les comportements cités précédemment.
Par après, j’ai été consternée quant aux nombreux « faux diagnostics » qui peuvent être posés et induisent en erreur les parents. Je pense que lorsqu’on pose un diagnostic, il faut être certain de ce que l’on va transmettre aux personnes ressources afin que celles-ci puissent mettre en place une prise en charge permettant, à l’enfant, d’évoluer selon ses besoins.
Parallèlement au diagnostic, j’ai appris que le retard du langage précède la dyslexie, ce que j’ignorais. Cela peut donc prêter à confusion lors de la réalisation des tests. Je pense donc, qu’en tant que futur orthopédagogue, il serait intéressant de faire appel à une équipe pluridisciplinaire afin d’avoir des avis différents avant de poser un diagnostic.
Concernant la dysorthographie, j’ai appris que la dyslexie entraîne souvent une dysorthographie et que cette dernière peut, en revanche, être isolée.
Enfin, en tant que futur orthopédagogue, je sais que pour de nombreux parents, il s’agit d’un réel parcours du combattant. Mon rôle sera d’accompagner la personne ayant ce trouble, mais également son entourage qui peut éprouver un certain désarroi lors de l’annonce du diagnostic.
Je pense qu’il est important de faire prendre conscience aux parents que leurs enfants ne se résument pas seulement aux résultats scolaires qu’ils obtiennent. Ils sont avant tout des humains.
Pour conclure ce travail, en tant qu’enseignante en cours de spécialisation pour devenir orthopédagogue, mon combat sera d’accompagner un maximum d’enseignants à mettre en place des aménagements raisonnables non seulement pour les enfants ayant des besoins spécifiques, mais également pour les enfants dits « ordinaires ». De ce fait, je suis persuadée que ces aménagements peuvent servir à tous les élèves.
En outre, je dois, comme toute personne en soif de formations et donc d’informations, me méfier et prendre du recul quant aux sources ainsi qu’aux démarches n’étant pas reconnues par la communauté scientifique.
Le fait d’avoir lu ce livre m’a permis de mettre en relation la théorie et les exemples appris en cours avec le vécu qui est véhiculé au travers de ce témoignage.
Annexes :
Voici des exemples d’aménagements raisonnables que l’on peut mettre en place. Bien évidemment, cette liste est non exhaustive.
Exemples :
- Adapter la police et la taille du texte.
- Permettre l’utilisation d’une règle de lecture.
- Augmenter l’espace entre les lettres et les mots ainsi que l’interligne.
- Transmettre des consignes claires et concises.
- Donner du temps supplémentaire lors des évaluations.
- Favoriser un climat serein lors des apprentissages car comme tous les enfants, ceux-ci obtiennent plus facilement de bons résultats lorsqu’ils ne sont pas stressés. Il est important de favoriser les encouragements de par les félicitations et donc via un renforcement positif.
- Proposer à l’enfant de s’enregistrer et de s’écouter afin de mémoriser.
Il pourra également enregistrer les cours ( selon l’approbation des professeurs) afin de limiter la charge cognitive due aux prises de notes.
- Permettre l’utilisation de logiciel de correction d’orthographe.
- Utiliser la méthode Coué : forme d’autosuggestion fondée sur la répétition d’une idée positive. Selon Emile Coué, « toute idée positive à laquelle on adhère peut entraîner un mieux-être psychologique ou/et physique » (Passelaigue, 2016, p.86).
- Privilégier l’oral à l’écrit. Cela permettra aux personnes de montrer leurs connaissances.
- Enoncer lors de devoirs, le texte à voix haute avant que l’enfant ne le déchiffre lui-même. S’assurer ensuite de la bonne compréhension en lui demandant de s’exprimer avec ses mots.
- Donner les consignes à l’oral pour toute la classe.
- Ne pas évaluer l’orthographe quand ce n’est pas ce qui est côté.
- Donner les photocopies des cours à l’avance.
- Demander à avoir un secrétaire lors des examens. Cette personne retranscrira ce que la personne, à besoins spécifiques, lui dira.
- Utiliser des méthodes telles que : voir le mot dans sa tête avant de l’écrire, l’épeler, porter son attention sur ce qui pose problème, repérer la difficulté, faire une famille, etc…(Passelaigue, 2016, p.189).
- Employer des logiciels de reconnaissance vocale.
- Mettre en place un PIA (Plan Individuel d'Apprentissage).
Ces aménagements ne permettront pas de faire disparaître le trouble mais permettront à la personne de compenser et de l’aider à utiliser ses connaissances afin de garder sa confiance en elle.
« Plus on prend de la hauteur et plus on voit loin »
Proverbe chinois (Passelaigue, 2016, p.103).
Livre :
Source du livre :
Passelaigue, L. (2016). Le parcours du combattant d’un dyslexique. Le témoignage d’une mère médecin scolaire. Paris : Éditions Tom Pousse.
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Professeur : Madame Genard.