Psychomotricité adaptée aux troubles des apprentissages linguistiques
Dans le cadre de ce cours, nous avons réalisé un atelier alliant la psychomotricité et le langage.
Nous avons décidé, Véronique et moi-même de construire une activité pour un enfant atteint de dyslexie.
Travail réalisé avec Véronique Eeckhout.
Anamnèse :
Cette activité est prévue pour un enfant de 6 ans et 6 mois ( né le 18 juin 2001), il y a une suspicion de dyslexie en première primaire au mois de janvier.
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Contexte familial :
- Deux enfants.
- R a une sœur jumelle.
- Sa sœur n’éprouve pas de difficultés par rapport à l’apprentissage de la lecture.
- Les parents s’aperçoivent que l’apprentissage de la lecture ne se fait pas aussi aisément pour leur deuxième fille.
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Intérêts/loisirs :
- Elle aime toutes les activités artistiques : dessins, bricolages, …
- Elle prend des cours de natation, elle va aux mouvements de jeunesse.
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Éléments observés en dyslexie :
Difficultés dans l’apprentissage de la lecture. À l’école, ils pratiquent la lecture globale.
Les mots connus depuis un moment ne posent pas de problème car ils sont acquis.
Lors de la lecture de nouveaux mots, elle prononce un mot qui commence par la même syllabe.
On peut également remarquer de nombreuses erreurs dans l’écriture de mots lors de la retranscription du tableau (omissions de lettres et inversion de lettres, syllabes).
Erreurs qui apparaissent quotidiennement dans le journal de classe, écrit en fin de journée.
L’institutrice remarque également des difficultés lors d’activités faisant appel au découpage syllabique.
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Antécédents médicaux :
Elle est née prématurément, à 37 semaines, en siège et est sortie la deuxième. Il est restée trois jours en couveuse.
Description en étapes structurées et consignes :
Notre atelier se compose de deux parcours :
Parcours A : un chemin fait de cubes en bois, placés deux par deux.
Parcours B : un chemin fait de cubes en bois
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Au parcours A,
L’enfant va marcher sur les cubes en bois.
Chaque pas correspond à une syllabe.
Dans un premier temps, ce sera l’orthopédagogue qui va dire les mots.
L’enfant marquera un arrêt entre chaque mot en descendant du cube.
« Peux-tu rappeler les noms des copains de classe ? Tu vas pouvoir marcher sur les cubes en disant le nom des copains, comme un robot ».
L’orthopédagogue montre l’exemple en donnant le nom de l’enfant « SA » - « RAH ».
Monte sur le premier cube en disant la première syllabe du prénom « SA » et avance sur le cube suivant en disant la seconde syllabe « RAH » et ensuite descend du cube pour marquer la fin du mot/prénom.
Ensuite, l’enfant piochera une fiche avec la photo d’un enfant de la classe.
Variante : le dessin d’un mot de deux syllabes / des photos des copains de la classe ( l’ orthopédagogue aura sélectionné les prénoms de deux syllabes).
L’enfant devra nommer le nom de l’enfant.
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Exemple : « Thomas » : il devra marcher sur les cubes en fractionnant le mot et en nommant chaque syllabe
«Tho» - « mas ».
2. Au parcours B,
Les cubes sont alignés.
Pour ce parcours, l’enfant devra assembler les cubes en fonction du nombre de syllabes contenues dans le prénom. Il choisit une photo d’un copain de la classe, le nomme et place les cubes en fonction du nombre de syllabes contenues dans le prénom.
Ensuite, il vérifiera en montant sur le cube correspondant à la première syllabe pour nommer le mot, pour après, marcher de cube en cube et descendra après la dernière syllabe du mot.
Ainsi, il pourra vérifier s’il a bien le même nombre de syllabes que de cubes pour le mot nommé.
Par la suite, il recommence avec un autre prénom.
L’activité se déroule en trois étapes :
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La découverte du matériel :
L’atelier est déjà installé lorsque l’enfant arrive.
L’enfant est amené à observer la disposition de celui-ci et à émettre des hypothèses.
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Le vécu corporel :
L’enfant va vivre corporellement la décomposition syllabique :
En montant sur le cube ( première syllabe ) en marchant sur le cube suivant ( deuxième syllabe).
Chaque cube représentant une syllabe.
Il monte sur le cube = début du mot
Il descenddu cube = fin du mot
Au parcours B , l’enfant sera amené à placer lui-même les cubes en fonction du nombre de syllabes contenues dans le mot.
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La verbalisation :
Étape importante, en fin de séance : nous organisons un retour sur le vécu afin de fixer l’apprentissage.
L’enfant pourra expliquer ce qu’il aura retenu de l’activité.
Il pourra exprimer ses difficultés ou facilités lors de celle-ci.
L’adulte pourra guider l’enfant en lui posant des questions si nécessaire.
Par exemple :
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"Qu’as-tu appris durant l’activité ?".
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"Était-ce facile, difficile ?".
Compétences françaises ciblées :
La décomposition syllabique.
Il est important de passer par le vécu puis la représentation.
Compétences psychomotrices ciblées :
- inhibition
- organisation et occupation spatiales
- équilibre
- organisation temporelle
- le rythme
- coordination dynamique générale
- adaptation visuo-motrice et oculo-pédestre
- adaptation auditivo-motrice
- adaptation tactilo-motrice
- la coordination dynamique des mains et des doigts
- l’attention
- la concentration
- la mémoire auditive
Matériel utilisé :
Parcours A :
- 8 cubes en bois (2 bleus, 2 jaunes, 2 verts et 2 rouges).
- Photos des copains de la classe, uniquement les prénoms en deux syllabes.
Évolution : fiches avec des images de mots de deux syllabes.
Parcours B :
- 8 cubes en bois (2 bleus, 2 jaunes, 2 verts et deux rouges).
- Photos des copains de la classe, prénoms de deux ou trois syllabes.
Évolution : fiches avec des images de mots de deux. Puis de trois syllabes lorsque les mots de deux syllabes seront faciles à décomposer.
Photos de l’atelier, organisation spatiale
Parcours A Parcours B
Retour réflexif
Pour la création de cet atelier dans le cadre du cours de psychomotricité adaptée aux troubles des apprentissages linguistiques, nous étions parties avec Véronique sur la construction de plusieurs exercices qui ne ciblaient pas la même compétence ( décomposition syllabique, décomposition de la phrase en différents mots, décomposition du mot, …).
Nous avions donc déjà pensé à plusieurs activités à réaliser sur le long terme mais nous n’avions pas pensé à cibler une seule compétence.
Lors de la première présentation de nos idées à Madame Derivière et Monsieur Verda, ils nous ont conseillé de cibler notre activité sur une seule compétence à travailler. Nous avons donc décidé de travailler au niveau de la décomposition syllabique.
Après réflexion, il est effectivement déconseillé de travailler autant de compétences lors d’une seule activité. En effet, lorsque nous réalisons ce genre d’activité, nous allons nous concentrer sur une compétence afin de pouvoir déceler ce qui fonctionne ou non. Cela nous permettra d’envisager une prise en charge propre à la compétence.
Nous pourrions également désorienter l’enfant ayant des troubles d’apprentissage en lui proposant autant de compétences différentes.
Afin de partir du vécu de l’enfant, nous commencerons avec le prénom de l’enfant, pour ensuite nous centrer sur les prénoms des camarades de classe. Et enfin, évoluer en proposant à l’enfant des mots qui seraient illustrés sur des fiches en rapport avec des thèmes abordés durant l’année scolaire.
Selon les difficultés de l’enfant, il sera peut-être nécessaire de refaire plusieurs fois le parcours A avant de passer au parcours B. En effet, celui-ci pourra se réaliser qu’en fin de séance quand l’enfant aura réussi à découper correctement plusieurs mots à la suite. Il est important qu’il ne fasse pas le découpage des mots au hasard.
Il faudra répéter plusieurs fois ce type d’atelier afin que l’enfant puisse vivre la décomposition syllabique avec son corps et intégrer cette notion ( passer par les étapes : découverte, vécu corporel/représentation et verbalisation).
Lors de ces répétitions, il sera intéressant de reprendre une partie des mots déjà travaillés en y ajoutant des nouveaux. Ceci lui permettra de gagner en confiance par rapport à ses capacités. Il s’agit de travailler par essais-erreurs.
Enfin, nous introduirions progressivement d’autres mots à chaque séance tels que :
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Travailler avec tous les prénoms de la classe et se rendre compte que tous n’ont pas deux syllabes.
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Introduire des mots de vocabulaire connus en rapport avec ses centres d’intérêt :
- Activités artistiques : découper, coller, colorier, crayon, gomme, pinceau …
- Natation : maillot, bonnet, nager …
- Mouvements de jeunesse : foulard, bottines, promenade, jeux…
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Proposer à « S » de choisir elle-même le mot à décomposer afin qu’elle puisse transposer ce qu’elle a déjà appris.
L’adulte veillera à ne pas passer à des mots de plus de deux syllabes tant que l’enfant éprouve des difficultés à décomposer ceux-ci. L’activité évoluera de séance en séance en fonction de la compréhension de l’enfant, de ses besoins et de son rythme.
Le but de cette progression sera de répéter plusieurs fois l’activité avec des variantes afin d’observer si l’enfant aura intégré physiquement et verbalement la décomposition syllabique.
Lorsque cette compétence aura été évaluée, nous pourrions proposer d’autres activités à l’enfant afin de l’accompagner au mieux.
Sources :
Genard, N. (2019-2020). Introduction aux troubles des apprentissages : dyslexie. Notes de cours, HE2B, Bruxelles.
Verda,D. (2019-2020). Psychomotricité adaptée aux troubles des apprentissages linguistiques. Cours pratique, HE2B, Bruxelles.
Professeurs : Madame Derivière & Monsieur Verda.




